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Lillehammer, petite ville de Norvège. Les cris viennent de résonner en salle d’accouchement. Les parents sont heureux. Ils attendaient cette venue au monde depuis des années. Des années de tentatives, des années d’échecs. Mais aujourd’hui, ils avaient réussi. « Anthéa... » le prénom sonne comme un doux murmure avant que le regard de cette jeune maman perde son éclat. Son corps est soudainement pris de convulsion, la panique prend rapidement le dessus et l’enfant crie de plus belle. Le père est rapidement isolé et les médecins font tout ce qu’ils peuvent pour aider la mère à reprendre le dessus et à garder la vie…

Quatre jours se sont écoulés, les sages-femmes donnent leurs derniers conseils à Edvard pour prendre soin de la petite Anthéa. Il se promet de faire tout son possible afin de combler l’absence de sa femme décédée pour la mettre au monde. Il aurait pu être en colère, mais cette petite fille était son rêve le plus précieux. Un souvenir de sa femme qu’il gardera précieusement toute sa vie. Edvard est un homme bien, entouré de très peu d’amis, mais tous loyaux envers lui. La vie qui attend la petite blonde aux yeux océanique ne sera pas riche, elle sera même pauvre, mais le cœur de l’homme qui prendra soin d’elle suffira à lui faire oublier tout ça.

Du haut de ses huit ans, la jeune Anthéa cours après les chèvres en criant quelques « Allez ! Allez ! » afin de les diriger vers l’enclos qui leur ai attribué. Elle se débrouille déjà comme un chef grâce aux conseils de son père remplit de fierté. Edvard applaudit lorsqu’elle ferme enfin l’enclos et tend ses bras afin de la remercier. Le lien qui les relie est incroyablement fort, ils comptent constamment l’un sur l’autre et se comprennent parfaitement. Edvard apprend la pêche et la chasse à sa fille pour qu’elle puisse se débrouiller seule et partager ses autres passions avec sa fille adorée. Tous les soirs, ils prient avant d’aller au lit. Ils prient pour garder le souvenir de la jeune Helga, mère qu’Anthéa ne connaîtra jamais réellement. Pourtant, les récits de son père lui donnent l’impression de la connaître aussi bien que lui. Quelques années s’écoulent, deux ans exactement et leurs habitudes n’ont pas changées. Anthéa a fait des progrès, elle a trouvé son objet favori pour la chasse : un simple bâton télescopique bien résistant à toute forme de combat. L’arc est bien trop facile pour elle qui aime particulièrement se compliquer la tâche. Edvard comprend rapidement qu’elle se passionne pour l’art du combat et de la chasse alors il fait tout ce qu’il peut pour lui apprendre le maximum de ses compétences. Anthéa et Edvard sont heureux, mais la pauvreté se fait de plus en plus présente. Alors l’homme redouble d’efforts et cherche tous les petits boulots qu’il peut trouver. Son absence soudaine peine la jeune blonde, mais elle comprend l’enjeu. Alors elle prend aussi les devants et chasse de plus en plus afin de pouvoir faire un peu de vente au marché du village. La petite blonde est très débrouillarde, autant dans la vie personnelle qu’à l’école. Elle se passionne d’ailleurs rapidement pour l’histoire. Elle a soif d’apprendre et se concentre bien assez tôt sur les dieux ayant aidé les hommes ici. Elle aime croire en ses histoires, croire en la vie là-haut.

Elle est âgée de douze ans désormais. Edvard à réussie à se libérer pour une journée chasse avec sa fille. Une chose qui ravit la petite blonde plus heureuse que jamais. Ainsi, ils s’enfoncent dans les montagnes froides, le père tiens fermement son arc alors que sa fille s'est contentée de laisser son bâton télescopique derrière son dos. Ils se concentrent, et cherchent les moindres traces, écoutent le moindre son. Mais Anthéa trébuche, chose qui ne lui arrive habituellement jamais. La jeune fille tombe lourdement sur la terre humide et glisse sur plusieurs mètres. Le chemin qu’ils ont emprunté est glissant, les mains de la jeune fille ne parviennent pas à s’agripper alors son corps continue de rouler sur plusieurs mètres encore. Son père panique et tente de la rattraper comme il peut et finalement, il se laisse tomber à son tour pour aller aussi vite qu’elle. Les deux corps finissent par s’entrechoquer et s’arrêter au beau milieu d’une plaine verdoyante. Le choc fût brutal, le père s’excuse, mais la petite fille ne lui en veut absolument pas. Ils finissent même par rigoler tellement la chute d’Anthéa fut inattendue.

Mais leurs rires se stoppent net lorsqu’ils entendent plusieurs grondements. Edvard se redresse rapidement et se place devant sa fille en fixant l’horizon pour y apercevoir quatre Ours. Leurs pattes frappent lourdement le sol, et leurs grognements s’accentuent. Ils ne sont pas contents, les deux humains ont dû piétiner leurs territoires sans le vouloir. Mais c’est trop tard pour repartir en arrière, ils le savent. « Ne bouge pas Anthéa, reste calme. » L’homme a déjà fait face à un Ours, mais jamais quatre en même temps, et encore moins en présence de sa fille. L’enjeu deviens trop important, trop dangereux. Aucun des deux ne bougent, ils se concentrent pour maintenir une respiration constante afin de leur montrer qu’ils ne sont pas un danger. Mais les animaux sont parfois imprévisibles et les techniques les plus efficaces ou connus ne fonctionnent pas toujours. Les ours s’élancent soudainement en grommelant, laissant de longs filets de bave dégouliner de leurs gueules. Ils vont devoir se battre malgré le peu de pourcentage de s’en sortir.

Quelques flèches sifflent rapidement dans les airs et s’enfoncent à travers l’épaisse chair d’un Ours, Anthéa ne perd pas de temps pour attraper son bâton d’une main et une dague de l’autre. Ne jamais partir en chasse sans un objet tranchant. La bataille est rude, compliquée, épuisante. La jeune fille n’a que douze ans et malgré ces années d’apprentissage, elle a du mal à suivre la cadence de ses quatre bêtes. Après de très longues minutes, voir une bonne heure, deux Ours sont étendu sur le sol. Mais Edvard est affaibli. Son corps est maculé de sang, meurtrie par les immenses griffes de ces bêtes. Il se concentre surtout sur sa fille qu’il tient à protéger quoi qu’il lui en coûte. Encore une heure, et un dernier Ours, debout, colérique comme jamais. La jeune fille et son père sont épuisés au plus haut point. Il n’y a plus de flèches, plus de dague et le bâton de la blondinette s'est retrouvé à quelques mètres d’elle. Elle tente de réfléchir, elle sait qu’elle est intelligente, c’est le moment de se servir de sa tête. Mais son père se retrouve à ramper sur le sol, incapable de se relever. Il tourne le regard vers sa fille, sa lumière.

« Anthéa, va-t'en. Profites-en ! Je ne peux pas te laisser mourir, pas toi non plus… s’il te plaît, cours ! »

Ses paroles résonnent dans sa tête, elle est désormais incapable de réfléchir et rapidement l’Ours recouvre le corps de son père, il va agoniser. Anthéa récupère sa dague tombée sur le sol et saute sur l’animal pour y planter cette lame à plusieurs reprises au travers de son crâne. Elle s’acharne, il est hors de question qu’elle reparte seule. L’ours se relève furieusement, la jeune fille s’agrippe à l’aide de son épaisse fourrure. Et de nouveau, plusieurs gestes, mais cette fois la lame s’enfonce dans le cou de l’animal encore et encore. Le sang gicle, la bête gesticule brutalement et finit par tomber lourdement sur le sol avec Anthéa qui se retrouve un peu plus loin. Elle ignore sa douleur et cours vers son père qui respire encore, il y a de l’espoir ! Il est faible, mais il est encore prêt à se relever.


***


Anthéa marche, elle marche sans savoir où elle va, l’arc de son père derrière son dos… c’est désormais la seule chose qu’il lui reste de lui. La lumière de sa vie à disparu il y a quelques heures. Il c’était battu, il avait réussi à se relever, mais juste quelques secondes. Et elle, elle a tenté de le soigner, elle a bandé ses blessures alors que son cœur semblait cesser de battre, peu lui importait. Mais ça n’avait pas fonctionné. Les larmes de la jeune adolescente ne cessent de couler alors qu’elle s’enfonce dans cette montagne sans limite.

 

***

 

Cette année fut sûrement la plus longue de toute sa vie. Quelqu’un avait fini par retrouver la blondinette, couchée au beau milieu de la neige en pleine hypothermie. Ils avaient réussi à la sauver, mais la jeune fille n’a jamais raconté ce qu’il s’était passé. C’était bien trop douloureux. Jamais elle n’avait été prête à affronter la vie sans son père. Cet homme qui lui a tout donné et la chérit du mieux qu’il a pu. Plus aucune famille. Anthéa connaît le foyer pour la première fois, mais très vite, on réussit à lui trouver une famille. Une famille étrangère en voyage ici. Ils avaient plusieurs pays pour trouver l’enfant parfait. Anthéa semble correspondre à leurs attentes et voilà qu’elle prend l’avion pour la toute première fois. Elle quitte le pays de son enfance à contre cœur, mais elle n’a pas le choix. Le trajet est long, mais elle n’a pas pu arrêter ses larmes pendant tout ce temps, elle est complètement perdue et se refuse à faire le deuil de son père. Surtout que tout est sa faute. Si seulement elle avait réfléchi assez vite, agit plus vite.

La Russie lui tend les bras, le pays ressemble un peu aux siens par son climat étonnamment froid et rugueux. Une chose qui la conforte un peu, mais pas pour longtemps. Elle n’est absolument pas prête à vivre auprès d’inconnus et le fait bien ressentir. Elle ne fait pas d’effort, ne montre pas son intelligence ni son côté débrouillard. Alors cette famille l’abandonne, déçue de ne pas avoir finalement trouvé la fille idéale.

Anthéa entame sa quatorzième année dans un Orphelinat rempli de bonne sœur. Tant mieux, elle préfère être seul pour le moment, plutôt que de se faire élever par quelqu’un d’autre que son père. La jeune femme fait partie des plus calme, elle passe son temps à la bibliothèque et se plonge dans les livres historiques. En particulier dans ceux qui parlent de divinités. Des divinités qui ne sont absolument pas les mêmes que celles de son pays. Tous les livres y passent, et en quelques mois Anthéa a tout appris des dieux et déesse grecques. Elle a d’ailleurs choisi sa déesse favorite bien assez tôt : Athéna. Un prénom étrangement ressemblant au sien et un caractère qu’elle apprécie particulièrement. Cette année se passe calmement, Anthéa s’isole et fait son deuil en silence, elle sait qu’il va falloir qu’elle avance de toute façon. Maintenant elle n’a plus qu’à prier pour lui transmettre ses pensées, lui dire à quel point elle l’aime. L’adolescente commence alors à se sociabiliser un peu en passant un peu de temps dans la salle commune. Ainsi, elle apprend qu’ici deux tempêtes font fureur et tente alors de s’y intéresser. Elle se balade donc de plus en plus souvent à travers les couloirs de l’Orphelinat pour se faire sa propre idée sur ses jumeaux soi-disant vraiment bizarre. Le constat est vite sans appel, ce ne sont pas eux qui frappent, mais bien les autres. Les jumeaux se font malmener constamment et tout le monde à l’air d’accord avec ça.

Edvard à bien éduquer sa fille, il lui a appris les principes de la vie : Ne pas juger sans savoir. Apprendre à connaître. Être curieux, mais dans la limite du raisonnable. Ne pas faire preuve de manque de respect par simple envie. Il était la sagesse incarnée pour elle et ses principes se reflètent parfaitement à travers sa fille. Alors lorsqu’elle assiste encore une fois à une bousculade envers les jumeaux, la blonde s’interpose durement pour faire face à ces idiots sans principes. Hors de question qu’elle continue à ne rien faire. L’injustice est une chose qui l’insupporte déjà pour son âge. Ce fut la première fois qu’elle prenait leurs défenses, mais certainement pas la dernière. Alors à force, elle a appris à connaître les jumeaux qui n’avait rien de bizarre. Personne ne voulait juste comprendre à quel point leur relation été forte. Et parfois ça lui rappelait un peu la relation qu’elle avait elle-même avec son père. Juste des regards pour se comprendre, une confiance infaillible, un amour indestructible. L’adolescente semble alors reprendre du poil de la bête par cette rencontre. Elle se lie d’amitié avec Lux le frère, mais se découvre quelque chose de plus fort pour Nyx, la sœur. Anthéa n’avait encore jamais eu l’occasion de découvrir ses attirances envers les femmes ou les hommes. C’était une douce révélation pour elle d’autant plus que Nyx, cette jolie blonde au visage assombrie semblait lui correspondre parfaitement. Les deux jeunes femmes semblaient se compléter. La douceur qui calme la fureur. Anthéa ne cesse de se découvrir auprès d’elle et fini même par tomber éperdument amoureuse de celle-ci. Elle goûte au bonheur pour la première fois, mais visiblement, le bonheur à toujours une fin…

Ce jour-là, Anthéa à une mauvaise impression, elle cherche sa moitié depuis trop de temps à son goût. Alors elle se met à courir à travers les couloirs avant d’entendre quelques cris. Ils sont nombreux et, difficile de savoir de qui ils s’agit. Alors Anthéa fonce vers la pièce qu’elle ouvre avec fracas. Mais le temps semble se figer, l’adolescente n’a soudainement plus la force de bouger ni de parler. Elle se contente d’observer la pièce, les murs sont repeints en rouge, des litres de sang ont giclé ou se sont déversé sur le sol. Le corps des garçons ont littéralement explosé. La chair humaine s’est répandue dans toute la pièce. Nyx a pris des allures de folle, elle est nue. Anthéa imagine très bien ce qu’ils ont voulu faire d’elle, alors elle est en colère. En colère de savoir qu’ils ont voulu lui faire autant de mal. Mais le spectacle devant elle la partage. L’autre blonde n’a pas bougé. Elle n’avait aucune arme, comment avait-elle pu faire un truc aussi horrible ? Anthéa était partagée entre son amour et son incapacité à imaginer Nyx faire des choses comme ça. Tout la dépasse et c’est sans s’en rendre compte qu’elle lâche quelques mots. « Tu es un monstre. » Des mots qui dépassent pourtant largement sa pensée, mais qui sortent tout de même. L’adolescente complètement dépassée se tourne et fuit cette pièce réduite en véritable boucherie. Elle a foncé directement vers la sortie de l’Orphelinat pour ne plus jamais y remettre les pieds. Enfin, c’était sans compter sur ses foutues nonnes qui avaient réussi à la ramener de force jusqu’à sa chambre.

Il fallut quelques de plus pour que Lux face son apparition. Elle avait appris à le connaître, tout autant que sa sœur alors elle savait déjà que les minutes qui allaient suivre aller être chaotique. Elle ne l’avait pas vraiment voulu, mais elle avait fait du mal à sa sœur, et c’était trop tard pour les regrets… Déjà, une douleur s’insinue au plus profond de son cerveau. Là non plus, elle n’a aucune idée de comment il peut réussir à lui faire de telles choses sans bouger. Très vite, la blonde se tord de douleur, elle ne comprend plus rien à ce qu’il se passe. Sa tête bouillonne, son cerveau lui joue des tours. Elle souffre comme elle n’a jamais souffert auparavant, la douleur est insupportable. Son crâne va sûrement exploser d’ici peu, tout est cruellement psychique et c’est bien trop dur à supporter. Alors pour la première fois de sa vie, elle supplie. Mais rien n’y fait, et bientôt, elle est incapable de parler ni de faire quoi que ce soit d’autres. Le néant approche à grand pas, elle le sent, il s’immisce en elle, de plus en plus profondément. Jusqu’à ce qu’il l’emporte complètement. C’est sûrement tout ce qu’elle mérite après tout.

 


***

Dix-neuf ans, et la jeune Anthéa sors enfin de l’hôpital psychiatrique qui l’a accueilli après son réveil. Un réveil miraculeux après les dégâts que Lux lui avait causé. Elle était sûrement censée mourir, mais elle avait eu de la chance. Les dégâts que le jeune mage lui avait causés furent infernaux. La blonde était devenue complètement folle. Son cerveau avait été réduit en bouillie, elle avait été incapable de parler pendant plusieurs mois, ni de bouger. Elle était restée cloîtrée dans un lit et nourrit par sonde. Un véritable légume. Puis elle s’était mise à crier de douleur sans aucune raison. Elle avait mal, encore et toujours. Elle avait ensuite essayé de comprendre, mais c’était au-dessus de son imagination alors elle avait plongé dans une profonde folie. Peut-être avait-elle juste rêvé ? Rien n’était réel ? Mais à chaque fois qu’elle ouvrait les yeux pour voir se dessiner devant elle cette pièce sombre, elle se remettait à crier prise d’une douleur soudaine… Depuis trois années de folie se sont écoulées, mais son cerveau avait semblé reprendre conscience au fur et à mesure et lui rendre ses capacités intellectuelles. C’est pourquoi, à sa sortie elle a replongé dans les livres, ceux parlant des divinités. Elle y a toujours cru, elle a toujours voulu y croire. Et cette fois, ça lui a sauté aux yeux. Pourquoi est-elle capable de croire en ses dieux et déesses mais pas aux capacités des jumeaux ? Tout se mélange est désormais elle n’a qu’un seul but. Comprendre.


Anthéa commence à se débrouiller seule. Un travail temporaire pour se trouver un appartement, puis des études bien précises. Elle se plonge dans tous les récits populaires ou même inconnus du monde. Elle a sûrement fait toutes les bibliothèques du pays pour comprendre toujours mieux. Puis elle quitte la Russie pour emménager en Grèce. C’était une évidence n’est-ce pas ? Athènes était l’une des plus jolies villes qu’elle avait pu voir. Sûrement parce qu’elle la voyait au travers de sa passion, tout comme Rome. La jeune blonde se surpasse et faire part de ces capacités auprès du monde professionnel et c’est lors de ses vingt-quatre ans qu’elle parvient enfin à devenir mythologue. Un métier qu’il lui correspond absolument et qui enrichit toujours plus ses connaissances à propos du monde mythologique. Anthéa n’a jamais cessé d’idolâtrer particulièrement la déesse Athéna qui l’inspire au plus haut point.

Quelques années s’écoulent encore, la blonde jongle entre ses cours de mythologie et la pratique de sport de combat qui lui permet de se canaliser. Elle a retrouvé une vie saine, et s’efforce de ne jamais repenser au passé. Pourtant, elle n’a jamais pu retrouver l’amour, parce qu’à chaque tentative, le visage de Nyx fait son apparition. Le regret reste toujours présent, mais elle se doit de tourner la page, peut-être y arrivera-t-elle un jour.

Aujourd’hui, elle vient de passer le cap des vingt-huit ans et elle tient à le fêter dans le calme absolu. Elle reste chez elle et se contente d’attraper un livre entièrement dédié à la déesse Athéna. Une édition extrêmement rare et unique. Elle est passionnée, certains la pensent même folle, mais elle s’en fiche bien assez. Et voilà qu’une étrange sensation parcourt soudainement son corps. Des sueurs chaudes, puis froides. Le livre tombe sur le sol alors qu’elle tente de se relever. Mais elle flanche aussi tôt dans son fauteuil confortable. Puis tout disparaît. Anthéa grommelle et reprend fermement son livre avant de s’attarder sur le collier présent autour de son cou. Elle n’en avait jamais acheté ni même porter. Le collier possède une petite pierre rouge en son sein. Elle tente de le retirer pour mieux l’observer, mais c’est tout bonnement impossible. Voilà que ça recommence, l’incompréhension reviens au galop. Mais cette fois, il est vite expliqué par l’homme qui frappe à la porte. Un grand barbu qui de sa simple présence la met tout bonnement en confiance. Elle a l’impression de le connaître alors qu’elle ne l’a jamais vu de sa vie.

« Ta destinée commence aujourd’hui, Anthéa. Elle t’a choisi. Tu es l’âme la plus croyante qu’elle ait trouvée. Désormais, elle va vivre à travers toi, tu la protégeras, et elle te le rendra. »

Ces mots auraient aussi dû être incompréhensibles, pourtant la blonde vient parfaitement de les comprendre. Elle ferme les yeux un instant afin de se concentrer un maximum. Alors, elle perçoit une seconde part de son âme, une moitié qui n’est pas la sienne. Ses doigts frôlent le collier et elle comprend. L’intelligence s’offre à elle. Athéna, déesse de la sagesse, de la stratégie militaire, des armes et de la pensée, mère des artistes, des artisans et des maîtres d’école viens tout juste de lui offrir son âme. Toutes les pièces du puzzle s’enclenchent, tout devient compréhensible. L’homme qui lui fait face sourit sincèrement avant de lui tendre la main. Sans aucune hésitation, elle s’engage avec lui afin de se retrouver un peu plus tard sur l’île de Délos.


 
 

PRISE - Intelligente - Discrète - Confiante - Responsable - Très bonne au combat - Célibataire - Lesbienne 

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